[Une suite mordante au mythe de Dracula]

Ouf, le papa du plus célèbre vampire du monde ne se retournera pas dans sa tombe. La suite « officielle » du Dracula de Bram Stoker (écrit en 1897) est une réussite. Finement sous-titré L'Immortel, ce roman est signé Ian Holt, fan invétéré de l'oeuvre originale, et Dacre Stoker, arrière-petit-neveu de Bram.

L'un des tours de force du duo aura été de moderniser le mythe sans le dénaturer. Ainsi retrouve-t-on les personnages du premier épisode vingt-cinq ans après, en 1912. Mina et Jonathan Harker ont eu un fils, Quincey, et croient couler une vie tranquille, tout juste agrémentée d'horribles cauchemars. Mais des crimes effroyables surviennent à Paris et à Londres. Plusieurs de leurs anciens compagnons de combat sont décimés et la traque reprend. Bien sûr, l'écriture n'est pas particulièrement fine, mais l'intrigue réserve plusieurs surprises (Bram Stoker himself est un personnage du roman) et des passages gore, angoissants à souhait. Van Helsing est plus déjanté que jamais et on découvre un lien étrange entre Dracula et Jack l'éventreur... Benjamin Chapon

Deux auteurs pour ressusciter l'esprit de Bram Stoker

Ian Holt a apporté sa connaissance encyclopédique du roman original. Dacre Stoker a ajouté le prestige du nom et s'est assuré le soutien du clan Stoker. Le livre, écrit à quatre mains, est ainsi la seule suite validée par les treize héritiers. « C'était primordial pour nous, car nous voulions intégrer Bram comme un des personnages du roman, explique Dacre Stoker. C'était un homme tragique et mystérieux, il a été assez délicat et passionnant de le dépeindre. »

« Nous n'égalerons jamais Bram Stoker », croit bon de préciser Ian Holt. « Mais en nous basant sur ses notes, inédites, nous sommes sûrs de ne pas trahir sa volonté », renchérit Dacre Stoker. Fruit d'un travail de plus de dix ans, pour Ian Holt, cette suite exploite les coins sombres du roman original. « Bram avait écrit une fin où le château de Dracula disparaissait dans une éruption volcanique. Finalement, à la fin du roman, Dracula a un pieu dans le coeur et est égorgé, mais il n'est pas brûlé. Donc, il pouvait survivre... » .

B. C.